Deux parfaits inconnus

Nous sommes deux parfaits inconnus.

Niveau relation?

Nous ne sommes rien l'un pour l'autre et nous ne nous devons rien l'un comme l'autre.

Nous ne sommes ni amis, ni amours ni amants. Je ne le connais pas réellement, pas du tout même, mais lui, me connaît.

C'est comme s'il était mon confident, mon journal intime, ma porte de sortie. Un confident neutre en fin de compte.

"Et je crois que c'est justement le fait que nous ne soyons rien qui rend à mes yeux la relation que nous avons sans réellement l'avoir, aussi belle."

Et... étonnamment, sans pouvoir vous en donner de raison, je peux vous dire franchement que je lui fais confiance.

Et dieu seul sait à quel point la méfiance que je porte envers les humains, et en particulier envers les individus de sexe masculin, est élevée.

Et pourtant, à ce garçon là, je porte une confiance aveugle. Je le crois, je lui fais confiance les yeux fermés. Et je répète le mot confiance, ce mot confiance pour que vous vous rendiez compte de l'étendue et de l'importance de ma confiance.

Je me suis rendue compte qu'au fil au bout de plusieurs discussions avec des personnes différents que ce garçon est quelqu'un de froid, quelqu'un qui se moque totalement de la vie des autres, qui aime faire espérer les autres, quelqu'un de blasé, qui n'a aucun respect pour les autres et aucun intérêt. Comme on dirait si bien de nos jours, j'ai appris que ce garçon est un "connard". Je pourrais les croire, je devrais les croire, et je les croirais si j'étais une personne sensée car c'est ce que tout le monde dit. Et pourtant, c'est lui que je décide de croire. Parce que je lui fais confiance aveuglément, parce que je lui fais confiance les yeux fermés. Selon "les autres", il est une personne affreuse en fait. Quelqu'un qui aime jouer, quelqu'un qui aime faire espérer. Et pourtant, il est emplit d'une bonté, d'une bienveillance, d'une gentillesse et d'une sincérité qui me touchent un peu plus chaque fois. Il est vrai, honnête et franc; sa bienveillance est sans frontières, sans limites, et il est d'autant plus honnête que clair. Je n'ai jamais décelé une once d'hypocrisie en lui.

Peut-on parler d'une histoire d'âme? Peut-on introduire la spiritualité pour définir ce que nous sommes lorsque le reste, le physique, le monde "normal" et ses normes en terme de relations me permet de définir ce que nous ne sommes pas?

Comment se fait-il que je ressente cette aura de bienveillance autour de lui alors qu'il n'y a pas plus détaché, plus neutre et distant que lui?

Peut-être que c'est le fait de savoir qu'il ne se passera jamais rien entre nous qui fait qu'il n'y ait aucune ambiguïté entre nous; ce qui retire une gêne, ou bien cette "chose", (vu que je ne pourrais correctement la nommer sans la déformer et lui retirer sa signification) qu'il y a entre deux personnes, deux individus; qui laisse un doute, une incertitude sur la tournure peut-être amoureuse ou sentimentale qu'une relation peut-prendre.

Que sommes nous alors que je lui confie mes maux sans retenue, sans crainte et sans méfiance?

Rien.

Nous ne sommes strictement rien.